Le soleil brillait dans le ciel bleu pendant qu’une brise fraiche se faisait légère, emportant avec elle les éclats de voix qui venait de la rue, annonciateur d’un début de journée à Portabello Road ; extrêmement animé, la foule de badauds s’entassait dans le marché ainsi que dans les boutiques qui s’ouvraient, ici et là.
Soudainement, une volée de pigeons s’envola à tire d’ailes dans un roucoulement indigné ; je me redressai lentement après avoir atterris sur le toit d’une des maisons qui se trouvais là.

Aujourd’hui encore, j’avais gardé mon apparence naturelle, comme à mon habitude quand je ne prévoyais pas de se fondre chez les humains. D’un œil morne, je lorgnais les civils qui se trouvaient en dessous de moi ; aujourd’hui encore, s’annonçait une journée ennuyante. Baillant sans retenue, je me mis prestement en tailleur après m’être étiré longuement et c’est avec des yeux vitreux que je commençais à m’assoupir.

Le bruit constant devenait lancinant voir même agaçant, mais je me concentrait devant les couleurs qui se formaient dans mon esprit. Ses dernières s’assemblèrent, les formes prirent vies et je voguait ici où là devant mon rêve éveillé. C’était un monde florissant et chaleureux, je fermais les yeux, appréciant l’atmosphère qui y régnait.

« Alors ? Tu dors encore ? »

J’ouvrais doucement mes paupières et avec une lenteur exagérée, je me retournais pour faire face à cette voix. C’était une belle jeune femme à la peau claire, ses cheveux châtains semblaient flotter dans le vent, ses habits étaient les même qu’autre fois, c’était elle. Sauf qu’à la différence, elle semblait rayonner de mille feux, tel un ange.

« Vraiment, tu ne changeras jamais ! » s’exclama-t-elle en partant d’un rire cristallin.

« Alic-… »

J’ouvrais les yeux brutalement.
Je pivotais la tête vers mon épaule pour y découvrir une main, source de mon réveil inattendu, je levais la tête pour faire face à un jeune homme aux cheveux de jais et aux yeux flamboyant.