C’était de la folie. Une pure folie. Son maître n'apprécierait en aucun cas de le savoir dans un tel lieu. Tous le monde lui dirait qu’il est inconscient d’oser tenter le diable. Qu’il est encore temps de faire demi-tour et de renoncer à cette entreprise. Ses pas s’approchèrent encore pourtant et toujours de l’opéra. Son coeur tressautait dans sa poitrine, dans la dangerosité de cette sortie, mais aussi de son but ultime. Il n’arrivait jamais à se raisonner. Et ce soir encore moins. Réprimer cette envie au fond de sa poitrine. Jamais il ne pourrait faire demi-tour, maintenant qu’il y était arrivé. La foule commençait à se faire grosse sur le parvis. Tous en habit de soirée. Des calèches provenant de toutes parts, qu’il eut bien du mal à éviter pour traverser. Le public rentrait déjà pour prendre place, impatient d’entendre enfin la voix de l’Ange de Varsovie.
Leopold ne pouvait pas bêtement se mêler à la foule. Il n’était d’ailleurs contrairement au reste sur son trente et un. Il avait opté pour un habit simple, assez large, et surtout un long manteau, le col relevé permettant de dissimuler partiellement son visage. Il portait également une échappe, pour éviter quiconque de reconnaître cette moustache dont il n’avait pas encore eu le courage de se débarrasser. Il longea le bâtiment dans l'espoir de trouver une entrée des artistes. Rapidement, il se retrouva face à une porte fermée. Impossible d'entrer ... si on ne savait pas comment faire.
Leopold approcha son index à sa bouche, venant se mordre. Le sang commença à perler comme s’il n’allait plus jamais s’arrêter de couler. Il amena sa blessure au niveau de la serrure, venant de son autre main viser celle-ci. Le sang vint se glisser dans le trou, venant se répandre à l’intérieur, avant de se figer. Puis lentement il fit tourner le tout. La porte se déverrouilla, alors il se glissa à l’intérieur, laissant le sang à nouveau devenir liquide et s’écouler de la serrure. Alors qu’il marchait, rejoignant les coulisses, le sang coulait toujours de son doigt laissant sur le sol de temps à autre des gouttes rouges écarlates. Il sortit de sa poche un morceau de tissu qu’il enroula autour de la plaie pour éviter de se déverser sur le sol. Au loin, déjà, des applaudissements du public. Il hâta son pas, venant essayer de rejoindre la scène, enfin les coulisses, et surtout éviter les regards de technicien ou musicien un peu trop curieux de savoir ce qu'il faisait ici. Enfin, il y arriva, regardant de côté le public pour le moment encore éclairée. L'artiste tant attendue n'était pas encore là. Il pourrait enfin faire ce pourquoi il était venu. L'Ange de Varsovie ? Au non. Bien sûr, il était amateur d'art en tout genre. Même s'il n'avait jamais été à l'Opéra durant son ancienne vie. Non...
Ce soir il était là pour eux. La loge royale était parfaitement visible d'où il était. Rapidement, son regard ne lâchait plus le petit garçon de cinq ans qui se penchait pour regarder la scène vide, puis pointant du doigt les musiciens dans l'orchestre qui s'était installé et commençait à jouer pour l'attente. Les yeux de Leopold s'embrumèrent, son coeur semblait vouloir se stopper à chaque instant. Enfin. Pour la première fois, il pouvait voir son fils. “ Comme il est grand ... ” Parlant pour lui-même, son ton était parfaitement mélancolique. Quel père il faisait ... d'espionner ainsi sa propre famille après l'avoir pitoyablement abandonné. Il avait honte. Mais de peur de perdre Charles Edouard de vu, il préféra garda la tête haute. Quand une petite fille rejoint son frère, s'en fut trop pour lui. Une larme perla le coin de son oeil. Alice n'avait qu'un an de plus que son frère, mais il ne l'avait vu depuis si longtemps. Son coeur se brisa à cet instant, malgré la joie qu'il approuvait de les voir tous les deux...
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Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle 19/2/2018, 19:25
Heaven's doorI live for the applause, Applause, applause. ( Sam Tsui → Applause )Ce soir est un grand soir. Peut-être même le plus important de toute la saison. Ce soir, pas de missions d’infiltration ; pas de bordels sordides ou de tueries sanglantes. Ce soir, pas de mains tâchées de rouges, de balles à travers le corps et d’ailes se teintant un peu plus de gris et de noir. Ce soir, il n’y aura que l’opéra, les larmes et l’émerveillement ; ta voix angélique enchantant le public, et puis une réception, les fleurs et les compliments. L’admiration.
Ce soir tu vas chanter ; Pour la famille royale Et ces gens que tu aimes tant.
Et puis, tu retrouveras ta chambre ; cette unique pièce qui t’appartient un peu. Etrange, si tous ici savaient que l’Ange de Varsovie n’est logée que dans une pièce assez grande pour contenir un lit et une armoire, au cœur de Brixton. Que la cantatrice ne vit dans le luxe que lors de ses représentations, et que, le reste du temps, la crasse, la sueur et les coups font partie de son quotidien. Une poupée de chiffon que l’on pare de dentelle pour l’emmener chanter. Rien de plus. Pas une grande femme, ou une philanthrope qui changera le monde. Juste une énième infortunée prostrée dans le lit vide après l’orage.
Et pourtant. Ton sourire est radieux. Et tes bras sur lesquels pleut l’aube Sont purs ; immaculés.
Assise dans ta loge, seule, tu observes ton propre reflet dans le miroir. Tes lèvres rouges, ce fard léger sur tes paupières. La robe qui miroite et donne à ton corps une prestance magnifique. Tes cheveux courts ramenés sur un côté, les perles à ton cou, tes gants d’un rose légèrement poudré. Ton regard si doux, dans lequel baigne un voile de tristesse qui ne disparaitra jamais vraiment. Tu ressembles à un ange ; quelle ironie. Si pure dans tes parures sobres, ton expression modeste n’ajoutant qu’une candeur supplémentaire à tes traits. Ton corps frêle, que personne n’imagine pouvoir blesser que quelque manière que ce soit. Tu es un mensonge. Une belle illusion.
Et pourtant, ta voix ne ment pas ; la seule chose réelle de cette mascarade. L’argent que tu devrais percevoir pour ces concerts revient certes à la mafia, mais les émotions que tu véhicules à ces gens qui t’écoutent ne sont pas factices. Ton unique fierté est de réussir à provoquer un sourire. Tout ce dont tu es capable en ce monde un peu gris. A défaut d’être un ange entrainé, bon sous tous rapports, tu seras une bâtarde d’humaine qui fait sourire.
L’anxiété te sert la gorge ; bientôt, tu devras monter sur la scène. L’heure approche. Tu as le trac, comme avant chaque représentation, malgré le sourire assuré que tu affiches toujours en société. Mais ici, seule dans ton intimité, tu permets à tes traits de se crisper, même si les larmes ne peuvent pas couler. Le maquillage est en place ; poupée de porcelaine.
Tu te redresses, te dirigeant d’un pas léger vers la scène. Personne dans les couloirs, Flavio a mieux à faire que d’envoyer ses hommes te surveiller, ou de s’en assurer lui-même. Tu ne fuiras pas, il le sait, et l’italien ne s’inquiète pas de ta sécurité. Une balle ? Tu n’en mourras pas, et tu auras le temps de neutraliser l’humain. Tu sais te battre. Il s’en est assuré, à tes dépends. Assez bien pour te laisser sans protection désormais.
Pourtant, tu sens une présence sur la scène. Impossible pour toi de te couper des émotions qui emplissent ce lieu ; mais celles qui se dégagent de cet homme sont tout simplement percutantes.
— Comme il est grand…
Tu entends ses mots, ton ouïe plus fine que la normale les saisissant sans peine. Sa tristesse te déchire le cœur ; tu comprends. Les enfants au loin que le père regarde. Le petit garçon. Il a l’âge de ton fils. Ton cœur se brise en même temps que le sien, mais tu ne peux pas pleurer. Tu n’en as pas le droit. Alors, tu t’avances simplement vers lui, masquant le bruit de tes pas. Jusqu’à arriver près, très près, l’observant un court instant. Que fait-il ici ? Il se cache de toute évidence. Un père qui meurt d’envie de voir les siens, mais forcé à l’ombre… cela aurait pu être ton histoire si les tiens étaient toujours de ce monde. Mais la vie en a décidé autrement.
Alors, très doucement, avec toute la tendresse qui te caractérise, Tu prends l’homme dans tes bras, le serrant un instant avec douceur. Courte étreinte, juste assez pour le presser contre toi et effacer cette larme au coin de son œil. Ta poitrine contre son dos, tu finis par le relâcher, prenant garde à ce qu’aucun cri de surprise ne fuse à travers le rideau opaque.
— Allons.
Et le sourire que tu lui offres est infiniment doux et bon ; attendant que l’homme se tourne vers toi, tu viens caresser sa joue par la suite, dans un geste infiniment affectueux. Aucune question sur sa présence ici, aucune remarque ne franchit tes lèvres. Tu te contentes de lui indiquer, d’une voix douce :
— Vous pouvez vous rendre dans le couloir ou bien la loge tout à droite. Personne ne viendra. Mais je vous déconseille de rester ici, le rideau va bientôt s’ouvrir.
Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle 9/3/2018, 11:45
ARIELLE & LEO
HEAVEN'S DOOR ♦ I'm sorry to bother you.
Alors que son regard restait encore fixé sur les seuls héritiers qu’il avait mis au monde, des bras venus de nul part vinrent l’enlacer, alors qu’une silhouette féminine se serra dans son dos. Un instant, il crut que c’était son esprit qui lui jouait un tour, qu’il tentait malgré lui de remplacer un vide à combler depuis trop longtemps. Sa femme Hélène avait l’habitude de l’entourer de ses bras de cette façon, par le passé. Mais cela ne pouvait être elle. Sa figure était toujours aux côtés des enfants, les rappelant vite à l’ordre pour s'asseoir à leur place et se tenir calme. Était-il réellement devenu fou au point de s’imaginer et sentir cette présence ? “Allons.” Les bras se retirèrent aussi rapidement qu’ils étaient apparus.
Machinalement, Leopold se retourna pour regarder la personne qui l’avait rejoint sans faire le moindre bruit. De la vision d’ensemble qui s’offrait à lui, de la robe et la coiffure, du maquillage, il savait qui elle était, et ce qu’elle faisait ici. L’homme entrouvrit la bouche, cherchant à trouver les mots pour s’excuser de sa présence ici. Mais son émotion était encore si forte qu’il n’arriva pas à prononcer le moindre mot. Laissant la cantatrice venir lui caresser tendrement la joue et essuyant du même coup cette larme qui s’était échappé de son oeil. “Vous pouvez vous rendre dans le couloir ou bien la loge tout à droite. Personne ne viendra. Mais je vous déconseille de rester ici, le rideau va bientôt s’ouvrir.”
Elle que l’ange de Varsovie se recula d’un pas pour lui laisser le loisir de partir, il jeta un dernier coup d’oeil en direction de ses enfants. Il avait déjà que trop profité de cet instant interdit, et il lui fallait maintenant faire de nouveaux adieux silencieux. Il rabaissa la tête, avant de venir s’éloigner. “Je suis désolé de vous avoir dérangé. Bonne représentation.” Il était légèrement surpris de tant de précaution et d’affection à son égard. N’importe qui aurait été étonné voire outrée qu’un inconnu n’accède à la scène sans autorisation. Alors entendre le conseil de se réfugier dans une des loges réservées aux artistes ? Serait-ce même celle de la cantatrice ?
C’est pourtant ce choix qu’il fit, venant rejoindre le couloir et suivre le chemin qu’elle lui avait indiqué, essayant de calmer les tressautements de ce coeur qui ne voulait s’apaiser dans sa poitrine. Et évitant encore une fois de croiser un technicien qui lui demanderait de partir immédiatement s’il le croisait. Il s’introduit dans la loge, venant refermer délicatement la porte. Même s’il savait qu’il lui fallait à présent partir, il ne pouvait encore se résoudre à le faire. Il lui fallait attendre la fin du spectacle, prenant le temps de mettre de l’ordre dans ses pensées. Mais plus il s’y concentrait, plus il avait l’impression qu’il pourrait faire la plus grosse bêtise de sa vie.
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Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle 10/4/2018, 23:50
Heaven's doorI live for the applause, Applause, applause. ( Sam Tsui → Applause )— Je suis désolé de vous avoir dérangé. Bonne représentation
Quelle tristesse, dans son regard éploré. Dans ses mots, pourtant si sobres, et polis, et le dernier coup d’œil que l’homme porte au rideau, et à ses enfants, tout derrière. Pas une seule fois la question logique de la façon dont l’homme est entré ici ne t’effleure, trop occupée à lui sourire et à contenir ta propre peine et ta propre mélancolie. Tu ressens tout, Arielle. Voilà bien ton principal défaut. Un rien t’écorche et te brise, et lorsque cela est ajouté à ton empathie débordante, le résultat est bien peu glorieux pour un être tel que toi.
L’Ange de Varsovie. Celle qui fait pleurer et sourire A la voix si belle. Celle qui tient le revolver Et accompagne les hommes dans leurs derniers instants.
Imposture.
L’homme s’éloigne, te laissant le temps de reprendre tes esprits. Sourire sur son visage, ton dos droit, l’expression douce et fière, assurée. Au bout de cinq minutes, la musique monte, peu à peu, alors que tu te places au centre de la scène. La rumeur dans les rangs cesse tout à fait, alors que le crescendo attire leur ouïe comme la flamme le fait pour un papillon. Figés dans l’anticipation, pour entendre cette voie qu’ils attendent, dont beaucoup parlent, cette voix exceptionnelle et qui, selon certains, ne peut pas être humaine. Ah, s’ils savaient…
Le rideau s’ouvre devant toi, en même temps que la première note s’échappe de tes lèvres. Tendre, pleine d’une douceur presque palpable qui empli la pièce et monte jusqu’au plafond doré du bâtiment. Au fil des minutes, celle-ci s’intensifie, emplissant la salle, et les couloirs alentours. Peut-être fais-tu un effort supplémentaire pour que celle-ci soit audible par l’inconnu de la scène ; qui sait. Tes yeux se ferment sous le coup de la concentration, et puis, alors que les violoncelles et les flûtistes te suivent avec peine, tu entres finalement dans cette gamme impossible qui te caractérise.
L’oiseau chanteur que tu es n’a pas le cœur aux rires, ce soir, alors c’est ta tristesse et ton désarroi qui transparaissent dans ce chant cathartique. Tes yeux embués de larmes se ferment tout à fait pour ne rien laisser paraître, alors qu’un sourire, unique sourire tendre, doux et infiniment serein reste fixé sur tes lèvres rouges. Ange assuré et uniquement bienveillant, figure qui connait les peines et la tristesse d’une humanité douloureuse sans les vivre pour autant. Allégorie de douceur, nymphe, muse immaculée. C’est ce que tu es, aux yeux de ce public subjugué.
Mais pas une femme. Pas un être qui sue et qui saigne. Qui pleure le soir venu. Et dont les roses finissent par faner.
Tu n’es qu’une belle allégorie, pour eux, trop irréelle pour que quiconque ne puisse réellement s’assurer de ta réalité. Existes-tu seulement ? Auras-tu seulement un impact autre que de tirer quelques larmes aux adultes et aux enfants à l’esprit figé ? Ces doutes t’enserrent la poitrine, une fois encore, sans ternir ton chant magnifique. L’auditoire est en pleurs.
Lorsque tu finis, la dernière note a quelque chose d’apaisant ; presque une excuse. Tu t’inclines et tu souris à la foule en émoi, acceptant et les fleurs et les baisers, et puis le rideau se tire, et tu ne reviens pas.
Seule sur la scène à fixer le tissu rouge, ressentant l’apaisement de ces âmes qu’aujourd’hui encore tu auras pu soulager. Pantin de porcelaine qui fixe les barreaux d’une cage dans laquelle elle s’est elle-même enfermée. Tu voudrais pleurer, te prostrer à terre pour ne plus bouger, et l’image de ces deux enfants en larmes puis en sourires hante ton esprit. Le petit garçon a l’âge que devrait avoir ton fils aujourd’hui, alors c’est normal, une nostalgie commune, cela va passer. Du moins tu tentes de t’en convaincre alors que tu marches le long du couloir silencieux, une gerbe de lys blancs immense encombrant tes bras.
C’est passager, Arielle, ça va passer. Après tout, mon ange, tu sais bien Que tu n’existes plus vraiment.
Tu pousses la porte de ta loge, les yeux baissés sur la nature arrachés que tu déposes sur le guéridon. Ton regard à vif restant un instant perdu dans sa contemplation.
Et puis tu sens une présence humaine, et tu viens sourire à nouveau.
Dernière édition par Arielle Leszniewski le 13/7/2018, 09:31, édité 1 fois
Leopold
❝ Prince Occulte ❞
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Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle 30/5/2018, 11:54
Enfin. La voix de la cantatrice s'éleva dans les airs et parcourut l'ensemble des coulisses, jusqu'à atteindre la loge où il s'était réfugié. Les notes qui lui parvenaient étaient d'une pureté incroyable. Elle était éloignée, restante sur la scène, et pourtant il l'entendait si bien vibrer au plus profond de son être. Il ne saurait dire à cet instant, si c'était un trop plein de ses propres émotions qui le fit pleurer, où si c'était cette note si particulière, mais également si mélancolique. De longues minutes s'écoulèrent alors, sans qu'il ne puisse contenir les larmes qui s'échappaient de ses yeux.
Pleurer ne faisait pas spécialement parti de ses habitudes, bien que très souvent, la nostalgie pouvait le forcer à rester en retrait du monde, de ses agitations, et surtout de son apprentissage. Son esprit vagabondait régulièrement au delà des tâches qu'on lui demandait d'accomplir. Finalement, sachant que la famille royale assisterait à un concert ce soir, il n'avait su se retenir. Ses enfants avaient illuminés sa vie. Sa fille en particulier. Cela avait été une épreuve terrible de les quitter... de se faire passer pour mort. Mais au vu de son appartenance, cela avait été nécessaire. Afin de protéger ses proches. Il n'appartenait plus à ce monde.
Une fois le concert terminé, il entendit les ovations unanimes du public. Et les applaudissements ne cessèrent pas avant un long moment. Leopold se redressa du fauteuil dans lequel il s'était installé, regardant son visage morne dans la glace de la coiffeuse installée en face de lui dans la loge, essayant de passer un revers de main sur ses joues.
Il se sentait presque soulagé d'avoir pu se laisser aller, dans le plus grand secret. Sans que personne ne puisse le remarquer, pourtant rapidement il tourna le regard vers la cantatrice qui revint de son concert. Elle ne sembla pas faire plus attention que lui, déposant un instant les lys blancs qu'on avait du lui offrir à la fin de sa prestation. Leopold se redressa un instant, essayant de cacher sa peine passée le plus possible, bien que la rougeur de ses yeux était difficile à dissimuler. “Je ne savais pas que c'était votre loge. Je vais vous laisser vous reposer, pardonnez-moi. ” Il n'avait pas envie de s'imposer plus que nécessaire. Et il avait envie de revoir ses enfants.
Mais est-ce que c'était vraiment une bonne chose ? De risquer d'apparaître devant les yeux de tous ? Si jamais cela devait arriver, les conséquences pour lui serait terrible, mais pas seulement. Il ne pouvait se le permettre, mais il en avait tellement envie. Il était si déboussolé, qu'il se sentait prêt à faire la moindre chose. Même la pire des bêtises...
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Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle 13/7/2018, 09:33
Heaven's doorI live for the applause, Applause, applause. ( Sam Tsui → Applause )Tu as toujours été une personne naturellement très expressive. Né sans voix, il fallait bien trouver un subterfuge pour faire transparaitre tes émotions. Pour que le monde puisse te comprendre, et t’entendre d’une autre manière. Cela était passé par les coups, les grimaces, puis la musique de ton violon branlant, jusqu’à la scène puis aux pleurs de tes débuts d’ange. Une fois Flavio rencontré, cependant, ces expressions qui te caractérisaient eurent à partir, et ton visage prit ce masque de douceur infinie et de bienveillance que tous connaissent, sans que ce dernier ne laisse transparaître tes propres émotions. Ta propre peine.
Ne peut-on connaitre le bonheur qu’une unique fois ?
Tu te perds un instant dans la contemplation des lys, avant de retourner ton visage vers la présence humaine, lui adressant un sourire doux, simple. Il a pleuré, tu le vois bien. Si ce n’était ses yeux rouges, tu peux également sentir sa peine, si similaire à la tienne, et pourtant différente… ce n’est pas le même abandon. Ton enfant est mort, lui a dû, pour une raison que tu ignores, quitter les siens.
— Je ne savais pas que c'était votre loge. Je vais vous laisser vous reposer, pardonnez-moi.
Le voyant dans cet état, tout chamboulé après l’épreuve que l’homme semble s’être lui-même imposée, et ton chant, tu sais d’avance que le laisser partir ainsi ne présagerait rien de bon. Les hommes de Flavio ne viendront pas avant longtemps pour débarrasser les lieux. Ce soir, tu rentreras seule, et passera des heures à fixer le plafond humide. A moins que ton esprit à vif ne trouve le courage de noyer ses réflexions dans un livre.
Doucement, tu t’approches après avoir retiré tes gants, ces derniers soigneusement pliés à côté des lys. Tes doigts se redressent doucement jusqu’à tendre vers sa joue, effaçant le coin de l’œil encore humide avant de la caresser doucement de ton pouce. Tes gestes tendres, maternels envers un homme qui malgré ta nature d’ange, doit être bien plus âgé que toi.
— Restez, s’il vous plait. Vous n’êtes pas en état.
Tes doigts descendent à nouveau et cherchent à prendre ses mains entre les siennes, pour le guider jusqu’au fauteuil que l’humain vient de quitter. Souriant tendrement, toujours, tes gestes emprunts d’une infinie précaution, comme si cet homme pouvait se briser à tout instant.
Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle 30/7/2018, 07:38
Est ce que son entourage lui pardonnerait ces fautes ? De les avoir fait souffrir en partant brutalement de la sorte. Celle d'avoir feint la mort pour pouvoir rejoindre un projet qui dépasse de loin tout ce qu'on pourrait imaginer. De vouloir violer ainsi des lois naturelles et universelles ? Non certainement pas. Personne ne serait en mesure de le faire en connaissant les motivations profondes du mage de sang. Il n'en était pas fier, non. Et il avait lui aussi énormément souffert de ses choix. Mais on dit souvent que les actes prévalent. Et de ce côté-ci, jamais il n'a fait le geste de vouloir revenir parmi les siens. Jusqu'à ce soir. Ce soir où une vive nostalgie s'était emparée de lui pour ne plus jamais le quitté. Oh combien de fois, il avait fait le tour de son appartement en se corrigeant lui-même à haute voix, se rappelant que c'était la pire idée qui soit de vouloir venir ici. Mais au final. Le cœur l'a emporté sur la raison. Mais cet excès de folie, suicidaire sans doute, se confronta à un nouveau mur.
La cantatrice se rapprocha de lui après avoir ait retiré ses gants, alors qu'il s'apprêter à quitter la pièce. Sans doute instinctivement avait elle comprit que ses prochaines actions allaient être sans retour pour lui. Et allait faire plus de mal que de bien. Bloqué devant ce corps, il n'alla pas plus long, regardant simplement cette main se tendant vers son visage pour essuyer cette larme qui menaçait de tomber du coin de son œil. Il ne comprenait pas pourquoi autant de douceur envers lui, envers cet inconnu qu'il était. Il sentit sa main lui caresser sa joue. Comme il aurait aimé que ce soit sa femme en cet instant qui soit dans cette pièce avec lui...
“ Restez, s’il vous plaît. Vous n’êtes pas en état.” Sa voix restait douce, puis délicatement elle descendit les mains pour se saisir des siennes, l'intimant lentement de reculer, jusqu'au fauteuil qu'il venait de quitter. Ne la quittant pas des yeux, et légèrement troublé, il se laissa guider en faisant quelques pas en arrière.
“ Je vous en prie. Asseyez-vous…” Il suivit ses paroles sans même vraiment y réfléchir, venant ciller un instant, et se reposant à la même place, posant ses mains sur ses genoux et venant nerveusement y frotter le tissu de son pouce, rabaissant la tête. Il voulait à tout prix éviter de fondre en larme de nouveau, surtout devant une dame. Même si se contenir maintenant ne servait plus vraiment à se cacher. Puis qu'elle savait pertinemment ce qu'il avait sûrement fait, tout seul dans la loge. Il passa une main rapide sur son visage. Dans quel état il devait paraître... "Vous avez sûrement bien d'autres choses à faire que de vous préoccuper d'un homme comme moi …" Avais-je tort de vous promettre. Amant ou époux, le don de me plaire. Sont connus sous l'appellation de sublime, mais qui semblait préparer une explication.
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Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle 3/8/2018, 13:13
Heaven's doorI live for the applause, Applause, applause. ( Sam Tsui → Applause )Un sourire soulagé lorsque tu sens l'homme reculer, ce dernier ne résistant pas à ta demande formulée d'une voix douce. Il est perdu, un peu troublé par ta présence, peut-être, mais cela tu ne peux lui en vouloir, tous les êtres ont cette lueur dans le regard après s'être abandonné aux larmes et aux regrets.
Et pourtant... Que peut-on faire ?
Les choses sont-elles toujours de notre ressort ? Tu n'en es plus aussi sûre, aujourd'hui. Tu n'as pas choisi de naitre dans la crasse, jamais choisi d'être à moitié ange, et propulsée dans ce monde si grand dont tu n'avais pas réussi à distinguer l'effroyable noirceur... Du moins, pas à temps. Est-ce réellement de ta faute si le fou s'était entiché de toi ? Si tu n'étais pas là, ce soir fatidique ? S'il t'as tuée toi aussi, après coup ?...
Non... Tu te flagelles toujours de ces évènements horribles, mais pourtant au fond tu devrais le savoir. Même si peu d'années sont passées, même si la presse en parle encore quelquefois, même si tu sais qu'à l'autre bout de l'Europe les gens aiment encore le souvenir de toi et parlent de l'ange de Varsovie et de son pauvre enfant parti trop tôt. Tu devrais le savoir... Mais il est plus facile, peut-être, de se flageller sur des choses que l'on ne peut pas changer. Peut-être que cela est propre à la nature humaine ; ou alors à un certain caractère, un caractère un peu trop mélancolique et triste pour ne pas s'écorcher vif vaste au vaste, cruel monde qui nous attend dehors.
Est-ce son cas, à lui ?...
L'infortuné s'assied enfin, le visage baissé vers ses mains restées résolument sur le tissu de son pantalon. A-t-il honte de s'être ainsi laissé allé ? Peut-être qu'une autre que toi l'aurait jugé pour cela... Mais ce n'est pas ton cas. Ton regard reste doux, tendre, posé sur lui avec cette lueur maternelle qui te caractérise. Un être bon... Et pourtant, hier, tes mains étaient couvertes du sang de ceux qui voulaient assassiner le diable que tu protèges...
L'homme : Vous avez sûrement bien d'autres choses à faire que de vous préoccuper d'un homme comme moi …
Il est doux, le rire qui t'échappe à cet instant précis, un peu solaire, chaleureux alors que tu viens finalement t'agenouiller face à lui, pour capter à nouveau son regard et lui faire voir ton expression infiniment tendre et dénuée de tout jugement. Un instant, dans un élan d'égoïsme, tu te prend à espérer qu'il puisse lire derrière le voile dans ton regard et voie la peine et tes émotions écorchées à vif, et puis tu te reprends, parce que tu n'as pas le droit. Toi, tu as l'éternité, mais pour eux les choses vont si vite, tu n'as plus le droit de souffrir comme eux. Tu n'as pas le droit d'être aussi égoïste...
Alors, doucement, tes mains reviennent prendre l'une des siennes et la serrer avec précautions, alors que tu secoues doucement ton charmant visage de gauche à droite, un sourire un peu malin, un peu espiègle vient étirer tes lèvres douces.
Arielle : Un homme comme vous ? Qu'est-ce que c'est, "un homme comme vous" ?
Devrait-il exister une différenciation ? Par l'argent, la naissance, les troubles, la couleur, l'origine, les connaissances ? Non... C'est une plaisanterie les choses comme cela. Tu ne vois pas "d'hommes comme lui", toi, tu ne vois que des êtres qui souffrent un peu trop d'être ainsi écorchés par le temps... C'est peut-être pour cela, par cette naïveté trop enfantine, que tu t'es retrouvée dans cette bien triste position aujourd'hui.
Arielle : Vos larmes ne font aucune différence que vous soyez né d'un côté ou de l'autre de ce monde. Alors ne vous souciez pas d'être un "homme comme ça", pas en ma présence.
Et il est radieux, ton sourire, c'est le sourire d'un ange et d'une idéaliste un peu folle, alors que tu resserres doucement tes doigts sur sa main, dans l'un de ces gestes que tu aurais aimé recevoir durant ton enfance.
Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle 9/11/2018, 11:58
La seule réponse qu’il obtint immédiatement ce fut ce rire doux et mélodieux. Mais au contraire de le rassurer, cela le plongea dans un nouveau désarroi. Il releva le regard au moment où elle se baissa à son niveau ; il avait l’impression d’être un de ces enfants qui avait besoin d’une leçon de vie. Elle était sans aucun doute plus jeune que lui. Pour autant, il y avait ce calme, cette maturité qui la distinguait. Ce qui le conforta dans l’idée qu’elle avait surement vécue beaucoup plus de chose qu’on aurait pu croire aux premiers abords. Ses mains glissèrent sur les siennes, sentant bien qu’elle essayait de rester aussi maternelle que possible pour ne pas le brusquer. Et sans doute aussi pour l’aider. « Un homme comme vous ? Qu'est-ce que c'est, "un homme comme vous" ? » Evidement. Ils ne se connaissaient pas. Elle pensait peut-être qu’il parlait de l’homme qu’elle pensait avoir vu. Cet homme qui secrètement se cache pour pouvoir apercevoir ses enfants ? Cet homme secret qui mène une double vie, peut-être. Si seulement il n’y avait que cela pour agiter son cœur. Si seulement cela n’était qu’un homme comme cela… il y aurait sans doute bien plus de chose à dire. A expliquer. Mais le faire avec une simple inconnue n’était certainement pas des plus facile. Elle ne s’en remettrait pas elle-même. Et pour avoir dit la vérité, il aurait surement bien d’autres soucis. Non. Il devait taire l’homme qu’il était. Pour le bien commun. On lui en voudrait sans doute sur l’instant, mais à la longue et si on l’apprenait un jour, il était certain qu’on voudrait l’oublier. Ne pas savoir. « Vos larmes ne font aucune différence que vous soyez né d'un côté ou de l'autre de ce monde. Alors ne vous souciez pas d'être un "homme comme ça", pas en ma présence. » Naître d’un côté ou de l’autre ? Qu’entend-elle réellement par-là ? Oh il est certain que ce n’est pas de là d’où l’on vient qui est important… c’est précisément cette raison qui l’inquiète. Il pense savoir où il va. Et cette destinée, même s’il l’accepte volontiers, parfois l’angoisse. Les conséquences … c’est plus pour ce genre de chose qu’il regrette presque ses choix. Alors si. Elle ne devrait pas se préoccuper d’un homme comme lui. Qui a fait tant de sacrifice pour une chose aussi égoïste… mais ça, elle ne le sait pas. « Vous n'êtes pas obligé de vous livrer. Je n'ai pas le droit de vous y forcer. Mais si je peux vous aider à chasser votre peine, même un peu... » « Vous ne le pouvez pas. »
Ses doigts se resserrent sur les siens, alors qu’il la regardait droit dans les yeux. Quel que soit ce qu’elle voulait faire, jusqu’où elle voulait aller. Rien ne pourrait jamais remplacer cette vie qu’il avait quitté. Rien ne pourrait remplacer cette femme aimante, et ces enfants pleins de vie. C’est tout ce qu’il voulait. Pouvoir passer de moments aux côtés des siens ; rejouer du piano avec sa fille, apprendre à connaître son fils, embrasser sa propre femme. Non rien ne pourrait tout refaire venir comme avant. Même s’il sait : vouloir de ces moments et les partager ne rendrait que plus douloureux un nouveau départ. « J’ai besoin d’affection. Mais pas celle que vous essayez de me donner. Je suis désolé… vous en faites déjà beaucoup pour moi. Je ne suis qu’un inconnu … »
Messages : 20 Date d'inscription : 12/11/2017 Localisation : Sur le devant de la scène
Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle 4/2/2019, 08:26
Heaven's doorI live for the applause, Applause, applause. ( Sam Tsui → Applause )L’homme : Vous ne le pouvez pas.
Tu ne peux pas l’aider, c’est ce qu’il affirme. Alors que le regard de l’homme s’ancre dans le tiens et que ses mains se resserrent autour des tiennes, tu restes un peu déboussolée face à cette affirmation radicale, comme un refus certain d’être aidé, de même te laisser la moindre chance. Et cela te blesse, t’écorche, même si tu n’en montres rien. Même si tu souris toujours, caressant doucement ses mains de tes pouces. Patiente.
L’homme : J’ai besoin d’affection. Mais pas celle que vous essayez de me donner. Je suis désolé… vous en faites déjà beaucoup pour moi. Je ne suis qu’un inconnu …
De quelle affection veut-il parler ? Ton esprit ingénu ne saisit pas la portée de ses mots, incertaine, certainement, du sens qu’il veut ainsi donner à ses paroles. L’espace de quelques secondes, tu baisses ton regard sur vos mains entrelacées pour en masquer le trouble. Avant de redresser le visage, détachant l’une de tes mains pour l’amener à sa joue et la caresser, avec cette éternelle douceur qui te caractérise. Non effrayée de toucher cet étranger dont tu ne sais rien. Il pourrait te faire du mal, c’est facile de t’en faire après tout.
Mais ce n’est pas important. Tu ne pourrais pas lui en vouloir, c’est normal après tout, pour lui le monde va si vite et toi tu as l’éternité…
Arielle : Ce n’est pas grave, si vous m’êtes inconnu.
Tu te retiens de lui dire, que sa peine tu la comprends dans un sens. Que toi aussi on t’a séparée de ton enfant, même si c’est différent aussi. Les siens sont vivants, ils grandiront, mais sans père voilà tout. Le tien est mort d’une balle dans le crâne, on l’a tué pour t’avoir toi.
Lui, il n’est pas responsable de la mort de ses enfants. Lui peut toujours les observer vivre derrière le rideau de la scène.
Arielle : Ce n’est pas grave…
Tu continues de caresser sa joue, un instant pensive, perdue dans tes pensées. Et puis, doucement, tu te mets à fredonner un air, un air doux, infiniment tendre et enveloppant, le genre d’air qui vous apaise et vous ramène à la maison. Tu te mets à chanter Adrian et ton fils aux yeux clairs, le calme et l’amour de ce temps-là, mais tu clos tes yeux sur un regard devenu opaque à force de se retenir de pleurer.
Tu chantes l’amour qui reste présent, la sécurité d’un foyer que tu n’as plus. Et il t’écorche vive ce chant, il te balafre et te fait encore plus mal que tout ce que tu pourrais chanter d’autre. Tu te lacères avec tes intonations empreintes de douceur, ta voix d’ange cherchant à l’apaiser, et puis bientôt tu te redresses un peu et ce sont tes lèvres qui cherchent les siennes.
Tu caresses toujours sa main, sa joue, cherchant à poser tes lèvres sur celles de ce triste inconnu pour lui offrir un baiser tendre, trop doux peut-être, le genre de baiser que tu donnais à ton mari lors de ces soirées au coin de la cheminée. Tu aurais voulu qu’il n’y ait qu’Adrian qui connaisse ces baisers-là, mais si tu peux lui donner un peu d’amour ainsi alors tu y cèderas, ce n’est pas grave après tout, pour lui la vie est dure et toi tu as toute l’éternité.
Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle 30/11/2019, 15:28
« Vous avez sûrement bien d'autres choses à faire que de vous préoccuper d'un homme comme moi … » En cet instant il était certain de ce qu’il avançait. Personne n’avait à se préoccuper de sa situation, car après tout, c’était un choix qu’il avait fait de longue date, et qu’il ne regrettait pas toujours assez, seulement dans de rare occasions comme celle-ci. Après longue et mûre réflexion, c’était ce qu’il avait fatalement décidé, pour lui comme pour sa famille. C’était on ne peut plus ironique que d’oser clamer le contraire. Elle restait pourtant tendre à sa réponse, comme si elle n’avait décidé de le prendre en compte. Comme si elle refusait. Il fut donc d’autant plus surpris de sentir sa main rejoindre l’une de ses joues et la caresser, alors qu’il venait de la rejeter.
« Ce n’est pas grave, si vous m’êtes inconnu. », souffla-t-elle, avant de répéter « Ce n’est pas grave… » Elle caressait toujours sa joue, et Leopold s’aperçu qu’elle semblait pensive. Avant qu’elle ne se mette à nouveau à fredonner un air apaisant et doux ; malgré toute la réserve qu’il voulait conserver à cet instant, il s’aperçu qu’il n’arrivait pas à lutter. Et il mit immédiatement cela sur le compte d’une certaine faiblesse chez lui. Malgré tout ce qu’il avait pu lui dire, il sentit soudainement ce manque se faire combler, cette envie de tendresse arriver jusqu’à lui. Il ne pouvait la quitter des yeux en l’observant chantonner, si bien que lorsqu’elle se pencha pour essayer de l’embrasser, il ne fit pour l’en empêcher. Laissant leurs lèvres se rencontrer, sans qu’aucun sentiment de honte ne vint l’effleurer ; ce baiser n’était pas pour elle. Mais pour sa femme qui lui manquait tant. Pour toutes ces fois où il n’avait rencontré que le silence et la solitude dans ces moments de chagrin infini. Enfin, il ferma les yeux. Sa main glissa sur ce buste face à lui, remontant pour se glisser derrière cette nuque, effleurant ses cheveux du bout des doigts. Alors qu’il ne pu réprimer un soupire d’aise. Les traits de son épouse n’arrivait pas à quitter son esprit…
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Sujet: Re: Heaven's door • PV Arielle
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