lienlien
PredefKarnevalForum RP FR
Click



 
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

1 résultat trouvé pour 9999cc

AuteurMessage
Tag 9999cc sur Black Butler : Black Deal RPG Old10Sujet: Art is not what you see, but what you make other see - Léon R. Connor
Joah Eberhart

Réponses: 4
Vues: 487

Rechercher dans: Manoir Connor   Tag 9999cc sur Black Butler : Black Deal RPG I_icon_minipostSujet: Art is not what you see, but what you make other see - Léon R. Connor    Tag 9999cc sur Black Butler : Black Deal RPG Empty28/6/2016, 20:58




« …Bien. Ce sera tout pour aujourd’hui. Je vous remercie pour votre patience, my Lord. »

Midi sonnait alors que Joah rassemblait ses pinceaux, un sourire doux aux lèvres. L’homme assis en face d’elle eut un léger sursaut, comme sorti brutalement de sa torpeur. Il la regarda fermer avec soin sa lourde sacoche de cuir sombre, de ses mains striées de peinture bleue et rouge. Elle les essuya dans un chiffon clair, puis recouvrit la toile d’un drap, plaçant le tissu de sorte à ce qu’il n’abime pas la peinture. L’aristocrate fit un pas vers elle, mais n’osa pas lui demander de le soulever, ayant déjà fait face à un refus strict par le passé. Prenant note de sa curiosité, elle le regarda un instant, amusée.

« Vous partez déjà ?
- Oui ; nous avons suffisamment avancé pour aujourd’hui ; la lumière n’est plus la même désormais. Et je dois me rendre chez un autre client. Je vous revois vendredi, Monsieur. »

Elle quitta ainsi la demeure, d’un pas assuré. L’aristocrate ne résidant pas loin du manoir de son nouveau client, elle décida de s’y rendre à pieds. Fouillant dans sa besace, elle en sortie une pomme, qu’elle croqua sur le chemin ; le jour était clair, bien différent des habituelles journées brumeuses propres à l’Angleterre. Alors qu’elle marchait, elle jetait parfois un coup d’œil à la montre à gousset accrochée à sa ceinture, s’assurant de maintenir une allure suffisamment rapide pour ne pas être en retard. Ses pensées vagabondaient vers l’homme qu’elle venait de quitter ; c’était un personnage las, dans la fleur de l’âge, dont la figure comme la personnalité n’exaltaient pas vraiment l’esprit fantasque de la danoise, pour être honnête. Cependant, elle ne pouvait se permettre de refuser des commandes, sa situation financière ayant été ébranlée par l’achat de son appartement et le voyage jusqu’en Grande-Bretagne. Elle se promit de finir l’œuvre la semaine suivante, pour se libérer de cet encombrant client qui semblait plus qu’intrigué par la jeune artiste. De toute manière, le tableau était presque fini ; elle était restée fidèle à son modèle, le magnifiant quelquefois pour ne pas subir ses foudres. C’était un beau travail, mais elle ne l’appréciait guère. Le sujet d’origine n’était pas à la hauteur de ses attentes. Le seul avantage étant sa remarquable docilité ; jamais il n’avait contesté l’un de ses ordres et remis en doute ses indications : c’était quelque chose que Joah appréciait, car cela facilitait son travail. Cependant, elle restait toujours à l’écoute des remarques des modèles qui, eux, correspondaient à ses attentes. Une curiosité familière se mit à la tarauder : comment serait ce marquis Connor qui l’avait engagée ? Selon quelques rumeurs, il était beau ; était doté d’un charme singulier qui faisait jaser quelques femmes. Joah attendait de le voir pour se faire son avis ; son idée de la beauté différait souvent de la norme. Elle se demandait également combien de temps ce marquis pourrait la satisfaire ; allait-elle vite s’en lasser ? La capricieuse étrangère l’ignorait. Elle ne cherchait pas à prévenir les fantaisies de son esprit vagabond.


Une heure plus tard, la jeune scandinave se tenait devant l’office du jeune marquis, plus excitée qu’elle ne le pensait. Ses joues étaient rougies par le temps frais à l’extérieur, et une lueur curieuse perçait dans ses yeux gris. Elle remercia chaleureusement le domestique qui l’annonça, et entra dans la pièce élégamment décorée d’un pas conquérant, se tenant droite et fière, moulée dans sa tenue d’homme. Faire la révérence n’étant pas dans les habitudes de la jeune femme, elle se contenta de s’incliner légèrement, de manière respectueuse, dès qu’elle fut entrée. Puis, son regard curieux se fixa sur l’occupant du manoir, et un mince sourire se dessina sur ses lèvres sans qu’elle puisse vraiment l’en empêcher.
Il était magnifique.
Elle dévora un instant du regard son visage aux traits réguliers, prenant note de l’aspect doux et soigné de ses cheveux ébène, puis, croisant ses yeux, son sourire s’élargit de manière presque imperceptible. Elle s’approcha doucement de lui, d’un pas leste, s’arrêtant à une distance raisonnable et lui tendit une main pour qu’il la serre, de manière assez masculine et inhabituelle pour une femme. Elle le regarda droit dans les yeux, ses prunelles luisant d’un intérêt non dissimulé. Ses lèvres rouges s’animèrent, alors qu’elle le saluait d’une voix suave et marquée par un fort accent danois :

« Enchantée de faire votre connaissance, my Lord. Je suis Joah Andersen. »

Si son accent trahissait ses origines étrangères, sa grammaire était parfaite. Son vieux mécène avait fait un travail remarquable. Elle avait un air franc, ses pommettes étaient striées de taches de rousseur et légèrement rosées. Elle avait l’air enchantée, imaginant déjà son pinceau en train de tracer les courbes élégantes de ses mèches noires. Et ses yeux verts… elle admirait le physique du jeune éphèbe, sans manifester aucun trouble, comme à son habitude. Son regard était observateur, et elle prenait note de chaque détail, l’expression de son visage, sa façon de se tenir, de placer ses mains.

« …Vous êtes très beau. »

Un compliment qui semblait banal pour la scandinave, qui ne se souciait pas vraiment de ce qu’il était commun de dire à un noble. Ces mots étaient sortis comme une observation, tout comme elle aurait pu lui faire remarquer qu’un cil s’était logé sur sa joue ou qu’un cheveu reposait sur son costume. L’ombre d’une expression embarrassée passa furtivement sur son visage, ne troublant que peu son sourire serein. Dans son attitude, il y avait l’insouciance d’une gamine passionnée, et la sagesse d’une jeune femme qui connaissait un peu le monde. Elle était sûre d’elle et confiante quant à ses capacités artistiques. Cependant, une question lui occupait l’esprit : pourquoi elle ? Pourquoi ce jeune noble avait-il décidé de faire appel à elle, et non à un artiste plus reconnu ? Venant d’arriver dans la capitale britannique, Joah ne bénéficiait pas encore d’une renommée importante, les seules rumeurs traînant sur elle étant dues à la singularité de ses mœurs : la danoise ne vivait pas comme toutes les londoniennes et ne s’en cachait pas. Elle s’habillait comme un homme, portait des vêtements couteux propres aux gens fortunés, et pourtant vivait dans un quartier modeste. De plus, certains savaient qu’elle avait beaucoup voyagé, et seule, l’artiste n’étant pas mariée. Elle n’avait aucune attache ; seul l’art et sa soif d’inconnu semblaient régir son existence.





J'écris en #9999cc ~
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: