Dramatique, extravaguant. C'est les mots qui viennent à l'esprit quand on essaye de décrire le Vicomte de Druitt. Il n’hésite pas à exprimer ses sentiments et avis, employant moult expressions poétiques pour faire passer le message.  

Le Vicomte peut se montrer charmant, courtois. Il a un talent pour la conversation et maitrise plus d'un sujet qu'il se fera une joie de discuter avec son interlocuteur. Grâce à son tuteur, le Vicomte parle français couramment et maîtrise les bases de la langue Russe. Mais il peut aussi être vain et parfois, quelque peu manipulateur.

Il aime les belles choses, surtout les femmes. La mort de son frère et ses débuts dans le domaine de la médecine dévoilent un cote plus sombre de sa personnalité; cet accès aux secrets du corps humain et son amour pour le Beau donnent naissance à une recherche éternelle de la perfection autour de lui. Il a ainsi un penchant pour tout ce qui se rapporte à la magie noire.  En connaissant ces aspects de son être, il n'est absolument pas surprenant que le Vicomte ait choisi les spécialités de la chirurgie et de la gynécologie durant ses études.

Aleister s’intéresse beaucoup aux arts, et aux tendances et artistes du moment. Son intérêt pour la religion n'est que superficiel; il est bien vu de s’intéresser à ces sujets, ainsi le Vicomte a tendance à organiser des réceptions durant lesquelles des personnalités religieuses sont invitées. Il lui arrive aussi d'organiser des soirées ou les invités peuvent admirer les talents d'une jeune chanteuse d’opéra ou d'un pianiste ayant attiré l'attention d'Aleister.  

Plus d'une personne peut se vanter d'avoir honoré la couche du Vicomte. Il fut initié aux plaisirs de la chair pendant son temps à Weston College; un univers clos et exclusivement masculin donne naissance à de bien étranges jeux ou il n'est pas du tout question d'amour ou de sentiments. D'ailleurs, Aleister sait reconnaitre la beauté sous quelque forme que ce soit; homme ou femme, cela n'importe guère mais il privilégie les aventures sans lendemain.

Une démarche élégante, un maintien noble et altier; Aleister ne passe presque jamais inaperçu. Ses traits harmonieux lui donnant un charme et un éclat distingué, c'est pourtant sa chevelure qui attire l'attention. De charmantes boucles souples d'un blond brillant encadrent son visage, atteignant ses épaules.

On se doit de mentionner que le Vicomte ne supporte pas le contact d'autrui avec ses cheveux et, dépendant de la situation, le fera remarquer plus ou moins calmement à l'autre personne, peu importe s'il s'agit d'une prostituée, une jeune dame ou un enfant qui promènerait curieusement ses mains.

Le teint frais, la peau lisse sans aucune imperfection; ses traits sont bien dessinés avec un nez droit et une bouche fine aux commissures légèrement relevées.

Ses yeux aux reflets lavande sont très expressifs et il lui suffit de quelques regards pour fasciner son interlocuteur.

Sa garde robe est digne d'une personne de son rang, se composant de tenues raffinées en dentelles, velours, satins et soie des Indes, suivant la saison et les tendances du moment.

Ses vêtements sur mesure complimentent sa silhouette fine et longiligne. Les traits frêles et maladifs qui le caractérisait étant enfant avaient disparus pour donner place à un corps marqué par l’équilibre, de belle prestance et aux proportions plaisantes.

Enfin, son allure leste, preste et vive ainsi que son aptitude à se mouvoir avec aisance lui donnent un aspect général tout à fait séduisant.

Une belle journée d'Aout vit naître Lord Aleister Chamber. On ajouta, cette nuit-là, un portrait du nouveau-né au dessus de la cheminée, près des deux autres photographies déjà présentes; celle du fils aîné, Alexis et de sa sœur, Marie.

Sa mère avait passé la soirée qui avait précédé sa naissance à un bal et avait dansé toute la nuit. Ses amies virent en cela que l'enfant serait un très bon danseur; ils eurent raison. Son goût pour les fêtes doit sans doute trouver sa source là, aussi.

Fils du Vicomte de Druitt, noble mais aussi médecin de renom, il était destiné à grandir dans une imposante bâtisse pourvue d'immenses jardins non loin de Londres, demeure qui vit se succéder génération après génération de Chambers.

Pour des raisons qui lui échappent encore, lady sa mère était persuadée qu'elle allait donner naissance à une fille. C'est ainsi qu'Aleister passa ses premières heures dans une layette rose. Profondément déçue, elle continua à l'habiller de vêtements féminins jusqu'à ses cinq ans. Loin de l'embarrasser, cela ne lui donna qu'un certain sens de vanité et d'amour propre frivole.

« Bébé n'est-il pas joli ? » avait-elle l'habitude de demander à presque chaque personne qu'elle croisait en compagnie de son plus jeune fils.

Aleister fut d'abord un enfant difficile, chétif et valétudinaire. Désintéressé en tout ce qui se rapportait à son éducation, il préférait suivre son frère Alexis. Le jeune blond observait, fasciné, son aîné inventer des jeux plus étonnants les uns que les autres. Alexis s'amusait à dérober les effets personnels des servants et à jouer aux chirurgiens avec de petits animaux capturés dans les jardins qui bordaient le manoir. Cette dernière activité fascina tellement le petit Aleister qu'elle influencera son choix de spécialité durant ses études de médecine.

Aleister ne fut jamais vraiment proche de Marie durant son enfance, et encore moins après son départ de la demeure familiale, fraîchement mariée. Toutefois, Aleister essayera par la suite de se rapprocher du fils de sa sœur, Edgar Redmond.

Les autres figures qui marquèrent l'enfance du futur Vicomte de Druitt furent son tuteur, un français du nom de Pierre ainsi qu'une nurse Russe, Tatiana, affectueusement appelée Tanyushka par le petit Aleister.

Dans un effort de le rendre plus attentif à ses cours, son tuteur décida qu'un peu de compétition lui ferait du bien. Ainsi, une fois l'âge requis atteint, il intégra le prestigieux Weston College. Le fait de fréquenter des jeunes nobles de son âge et l'atmosphère particulière de la vie dans l'établissement le changèrent radicalement. Une fois ses études terminées, c'est un Aleister changé qui retourna au manoir des Chamber; un jeune homme distingué, charmant, conscient de l'attention qu'il attirait. Ce fut à ce moment là de sa vie qu'Alexis perdit la vie tragiquement dans un accident de bateau.

Sa mère sombra dans le silence et une dépression profonde. Aleister n'eut point le temps de réagir car, devenu héritier, une montagne de responsabilités fut déposée sur ses épaules. Le Vicomte, son père, montra un intérêt nouveau pour son deuxième et désormais seul fils. La vie d'Aleister prenait un tournant décisif. Tout changeait.

Après une entrée dans le monde réussie, Aleister entama des études de médecine, exauçant ainsi le dernier souhait de son père. Il décrocha son titre de docteur en médecine sans pour autant s'en servir réellement. Sa mère, entre temps, partit s'installer à Paris où elle comptait laisser s'écouler ses vieux jours, paisiblement, au rythme des eaux de la Seine.

Récoltant le titre de Vicomte après la mort de son père, Aleister fit construire un manoir en plein centre de Londres, là ou tout se passait réellement. Le calme de la campagne n'était pas ce qu'il lui fallait. Ce nouveau manoir voyait les réceptions et les bals s'enchaîner. Peu de temps après, Aleister se trouva initié au monde sombre du Marché Noir, devenant bien vite un maillon essentiel d'un des plus grands trafics d'êtres humains du moment. Il se chargeait de mettre aux enchères de belles bêtes qu'il se donnait le loisir de choisir; ce que le client décidait d'en faire ne lui était guère important.

De rencontre en rencontre, le Vicomte tissait sa toile de relations, s'entourant de personnages ayant de bien sombres réputations. Ses réceptions commençaient à devenir plus que ce que les invités normaux pouvaient y voir; elles servaient de réunions privées pour des cercles fuligineux où occulte se mêlait avec sciences et magie.

Parfois, quelques bribes d'informations ou rumeurs réussissaient à s'échapper de ces rencontres mais l'argent et les connaissances suffisaient à étouffer cela et à farder la vérité.

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La fin de la saison mondaine approchait et la bonne société de Londres organisait ses dernières festivités avant de devoir retourner, accompagnés de leurs maisonnées, à leur résidences de banlieue.

La soirée battait son plein, les notes annonçant une nouvelle danse résonnant à travers la pièce illuminée.

Le Vicomte de Druitt, comme à son habitude, se tenait entouré d'une grappe de jeunes dames, chacune enveloppée de tissus plus chatoyants que sa voisine. Il se contentait d'un salut par ci, un baisemain par là, ne montrant pas plus d'intérêt envers ces dames que ce qu'il ne fallait. Pourtant, l'une d'elle réussit, ce soir là, à attirer son attention. Toute jeune, rose et brillante comme un fruit d'été. Il n'avait pas l'habitude de voir de si beaux spécimens; cette fillette incarnait l'innocence même. Les clients se feraient une joie d'atteindre des prix exorbitants pour cette merveille, le plus beau fleuron de ce qu'il pouvait leur proposer!

Aleister s'était approché d'elle et observa avec émerveillement la façon avec laquelle elle avait fait preuve d'initiative, demandant quelque chose de plus divertissant que ce cette soirée offrait. Avec un sourire, il l'avait dirigée vers une porte dissimulée, sûr d'avoir fait une bonne prise. Tout se passait à merveille, le petit rouge gorge s'était enfermé lui même dans la cage!

Ah, des yeux uniques! Aleister se réjouissait déjà de voir les sommes qu'un bijou comme celui la récolterait. Mais à peine le rideaux levé sur le clou du spectacle, c'est une série d’évènements inexplicables qui prit place.

Bien sûr, le Vicomte de Druitt n'allait pas finir en prison. Sortit d'affaire une fois de plus grâce à sa notoriété, Aleister ne comptait nullement mettre fin à ces activités, quoiqu'il se devait de faire plus attention dorénavant ...